A la recherche du Cambodge perdu

Publié le par ClairO

Le passage de la frontiere se fait facilement. Un mini-formulaire, 20 dollars, un coup de tampon et nous voila au Cambodge. En quelques coups de pedale, nous arrivons a Kep. Cette petite ville assoupie au bord de la mer etait autrefois un lieu de villegiature prise. Pendant la guerre civile, les villas ont ete abandonnees aux Khmers rouges, elles sont aujourd'hui envahies par la jungle et les singes.

 

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Nous sommes surpris par la forte densite de touristes en comparaison du Sud Vietnam tout proche. Les backpackers en sont l'espece la plus representee. D'origine australienne ou europeenne, le backpacker se caracterise par le port de pantalons amples made in Thailand, de T-shirts Beer Lao et de bracelets ethniques (aux poignets et aux chevilles). L'hiver il migre en bancs compacts vers l'Asie du Sud-Est. Age en moyenne de 20 a 35 ans (mais on trouve aussi quelques specimens plus ages), il se nourrit principalement de bieres mais n'hesite cependant pas, en veritable aventurier des temps modernes, a aller gouter un bol de nouilles sur un stand du marche. Tres econome (voire franchement radin), le backpacker negocie avec acharnement sa nourriture, son lit en dortoir et ses billets de bus... a lui on ne la fait pas, il paie le meme prix que les locaux ! Le Cambodge, pays ou la biere n'est pas chere, est le paradis du backpacker : ici c'est cool, les Khmers sont super friendly, ils ont la boudhist attitude... Tres sociable, le backpacker passe une bonne partie de sa journee connecte sur facebook avec son laptop. Certains s'echouent definitivement sur les rivages asiatiques, ouvrent un bar pour backpacker (avec happy hour toute la journee et connexion wifi, c'est la cle du succes) et se ramolissent doucement la cervelle dans la moite langueur tropicale.

 

A Kampot, non loin de Kep, nous nous retrouvons au beau milieu de la scene hype backpacker, et le bruit nocturne de leurs parties couvre les cris des geckos et les chants des crapauds buffles. Sans ce leger desagrement, notre bungalow au bord de la riviere Kampong eut ete un vrai havre de paix ! Heureusement il suffit de faire quelques kilometres a velo pour retrouver la campagne et s'echapper des circuits touristiques Lonely Planet.

 

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Nous remontons vers Phnom Penh par la nationale 2, la route la plus ennuyeuse que nous ayons jamais empruntee : 150 kilometres de ligne droite, du vent de face et un paysage monotone de friches agricoles et de rizieres assechees ponctue de quelques palmiers. La chaleur est ecrasante, tous les 10 kilometres nous nous arretons pour une pause dans un des nombreux bars qui jalonnent la route. Le decor est immuable : une glaciere rouge remplie de sodas aux gouts etranges et aux couleurs fluorescentes, une paillasse en bois pour s'assoir a l'ombre d'un toit de palmier. Nous voyons frequemment passer des 4x4 luxueux pesant une centaine d'annees de salaire d'un Cambodgien moyen, le contraste avec le Vietnam ou le scooter Honda est le mode de transport universel est flagrant. Les 4x4 les plus tape a l'oeil sont ceux des ONG, meme un oligarque moscovite baverait d'envie sur de tels modeles...

 

Nous accueillons 2013 un cocktail a la main sur une terrasse surplombant le Tonle Sap. Des milliers de Cambodgiens attendent patiemment sur les quais, a minuit sonnante ils tirent des feux d'artifice en direction de la riviere. Apres trois jours agreables passes dans cette capitale a taille humaine, il est temps de reprendre les velos. Nous voulons nous immerger dans le vrai Cambodge, nous sommes prets a faire du hors-piste, point de salut dans les routes goudronnees il va falloir manger de la poussiere !

 

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Publié dans Cambodge

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L
<br /> Un vrai régal de vous lire , bien écrit , drole, Merci<br /> <br /> <br />  <br />
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